Plage

Recherche par : Jean-Claude Coutu

Plage Henri

«Deux lacs cachés dans les bosquets et les grands pins, l’un récréatif, l’autre plus sauvage, une faune et une flore typiques de la région, c’est le spectacle dont peuvent profiter les Mascouchoises et Mascouchois lors des sorties familiales.»
C’est ainsi que la Ville de Mascouche présente le parc du Grand Coteau qu’elle a graduellement aménagé en plein cœur du centre-ville à compter de 1996, autour d’un lieu de villégiature d’autrefois : le lac Henri. Son histoire est intimement liée au développement du tourisme de villégiature qu’a connu Mascouche depuis l’arrivée du chemin de fer en 1878 jusqu’au milieu des années 1960.

Les premiers estivants de Mascouche
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, deux groupes d’estivants bien distincts se sont installés à Mascouche :

  1. Les enfants des cultivateurs prospères de Mascouche qui ont eu la chance de faire de grandes études étaient partis exercer des professions libérales en ville (médecins, dentistes, pharmaciens, notaires, avocats, etc.). Leurs familles passaient l’été chez la parenté au village, ou encore dans les chalets du parc Le Gardeur, aménagés sur la terre située près de la gare, de Luc-Antoine-Ferdinand Crépeau, l’auteur de « Mascouche en 1910 ».
  2. Une clientèle de villégiateurs anglophones provenant principalement du sud-ouest de Montréal qui, après la Première Guerre mondiale ont construit des « cottages » sur des terrains adjacents au chemin des Anglais, vendus entre autres, par la Terrebonne Gardens Land Company .

Des chalets transformés en résidences familiales

Après la Seconde Guerre mondiale, la démocratisation de l’automobile a fait de la région Des Moulins un lieu de villégiature populaire fort apprécié des Montréalais. Après avoir creusé un lac artificiel, différents promoteurs immobiliers ont loti, aménagé et mis en vente le terrain tout autour, à l’intention des estivants désireux d’y construire un chalet. C’est le cas par exemple à Mascouche, des lacs Chartrand, Greenwich, La Plaine et Samson. Toutefois, avec l’ouverture de l’autoroute 25 au milieu des années 1960, on assiste au déclin de ces lieux de vacances et à l’accélération de l’urbanisation de la région : les lacs ont été remblayés et les chalets hivernisés ont été graduellement métamorphosés en résidences familiales.
 

Le lac Henri : seul lieu de villégiature conservé

Par contre, durant toutes ces années, les terrains entourant le lac Henri n’ont pas été morcelés et sont demeurés la propriété d’une seule famille, évitant ainsi l’urbanisation et le développement domiciliaire. C’est Joseph Vekteris, un Montréalais d’origine lituanienne qui a acheté à l’automne 1948 la terre de 120 arpents du lot 397, située au bout du faubourg Lapointe. Épaulé par son épouse Valeria Pilvalis, le couple prévoit exploiter la ferme et y élever ses deux enfants, Joseph et Denise. Dès le début des années 1950, ils ont rapidement érigé une digue pour aménager un premier étang à même le lit du ruisseau Lapointe : le lac Henri du prénom du saint patron de la municipalité.
Les vacanciers de Montréal louaient pour la saison estivale la trentaine de petits chalets de bois construits non loin des berges du lac. La plage était également accessible aux non-résidents pour la modique somme de 10 cents. Les jeunes du village évitaient de payer en courant à travers champs jusqu’à la plage, après avoir caché leur vélo dans le fossé!
La baignade dans l’eau froide du ruisseau était encore plus rafraichissante les journées de grande canicule. Les jeunes se poussaillaient à qui mieux mieux pour plonger à partir des trois radeaux flottants, dont un était strictement réservé aux résidents.
Au début des années 1960, un deuxième étang a été creusé à proximité du premier. Au décès de son père en 1971, Joseph (fils) a continué les activités commerciales de la famille Vekteris au lac Henri jusqu’à ce qu’il s’en départisse définitivement à la fin de l’été 1989. Les nouveaux propriétaires verront graduellement les activités de villégiature péricliter jusqu’à ce qu’ils vendent le tout à la Ville de Mascouche au printemps 1996.
 
Le fait d’avoir conservé la vocation initiale du lac Henri comme lieu de villégiature sans morceler ce vaste territoire a permis de protéger la forêt environnante et d’éviter son urbanisation. Cela aura été la bougie d’allumage qui a rendu possible la réalisation par la Ville de Mascouche du parc du Grand Coteau.
Avant 1996, dans la zone du parc actuel, les terrains appartenaient en totalité à des propriétaires privés. Nulle propriété publique ne s’y dessinait à l’époque. À la fin des années 1990, la ville a entamé des négociations avec Hydro-Québec et les autres propriétaires des terrains autour du parc. Cela allait de l’autoroute 640 jusqu’au chemin Sainte-Marie; c’est le début du projet du parc.
 
De 2006 à 2008, la Ville transfère alors les sentiers pédestres, de ski de fond et de raquette, qui étaient auparavant situés du côté du domaine seigneurial, dans la nouvelle zone du parc appartenant à la municipalité. En 2009, c’est le début des aménagements des sentiers et des zones récréatives avec jeux d’eau, modules, mobilier et éclairage ainsi que le petit pavillon.

Le lac Henri en vidéo

Extrait du film documentaire « J’ai la mémoire qui tourne à Mascouche »

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